Dans ma lettre d’opinion publiée dans Les Affaires en Janvier 2019, je proposais d’utiliser la ville intelligente en tant que réponse aux changements climatiques. Poussant plus loin la réflexion, je me suis demandé si, au-delà du secteur manufacturier, les concepts et la technologie d’Industrie 4.0 peuvent réellement être intégrés dans des projets d’infrastructure et ainsi, contribuer à la lutte aux changements climatiques dès l’étape de la production des composants utilisés.
Je tente ici un survol de cette intégration..
Industrie 4.0
Le terme Industrie 4.0 a été utilisé pour la première fois en 2011 à la foire de Hanovre et peut être défini comme un terme collectif pour les technologies et concepts d’une organisation de la chaîne de valeur qui crée ensemble des systèmes cyber-physiques (CPS), Internet des services (IdS), Internet des personnes (IdP) et Internet de l’énergie (IdE). Il est de plus en plus associé à la Ville Intelligente. (en tant que composante)
Plusieurs initiatives (et études) mentionnent l’intégration de six principes de design visant à supporter les entreprises dans l’identification et l’implantation de scénarios 4.0.:
- Interopérabilité
- Virtualisation;
- Décentralisation;
- Capacités en temps réel;
- Orientation des services et;
- Modularité.
Villes intelligentes
La ville intelligente a été un phénomène des dernières années, qui est très infléchi en particulier depuis 2008, lorsque le monde a été frappé par la crise financière.
Les principales raisons de l’émergence de l’initiative “Smart City“ ont été de créer un modèle durable pour les villes et préserver la qualité de vie de leurs citoyens. Le sujet de la ville intelligente ne peut être considéré uniquement comme une discipline technique, mais différents facteurs économiques, humanitaires ou les aspects juridiques doivent également être impliqués.
Dans le concept d’Industrie 4.0, l’Internet des objets (IdO) doit être utilisé pour le développement de produits dits «intelligents». Les sous-composants du produit sont équipés de leurs propres intelligence.
L’intelligence ajoutée est utilisée à la fois pendant la fabrication d’un produit ainsi que pendant la manipulation, jusqu’à la surveillance continue du cycle de vie du produit (processus intelligents).
Industrie 4.0 et ville intelligente:
Internet des services (IdS), qui inclut notamment transports et logistique intelligente (mobilité intelligente, logistique);
Internet de l’Énergie (IdE), qui détermine comment les ressources naturelles sont utilisées de manière appropriée (électricité, eau, huile, etc.);
IdO, IdS, IdG (Internet of People) et IdE peuvent être considérés comme des éléments pouvant créer des liens entre les initiatives en ville intelligentes et l’Industrie 4.0.
La productivité des entreprises manufacturières ainsi que développement durable de la société feront partie de la Ville intelligente.
En d’autre mots, la ville intelligente permet de résoudre différents problèmes, le 4.0 fournit un modèle de production aux manufacturiers dans la chaîne d’approvisionnement et le cycle de vie, les urbanistes et les développeurs immobiliers s’occupent d’intégrer le tout et enfin, le gouvernement met en place les mesures de gestion et de contrôle.
Aides financières gouvernementales et 4.0.
Les gouvernements (municipaux et provinciaux) et les entreprises doivent doivent donc travailler ensemble afin d’apporter des solutions adaptées aux déploiements de ces infrastructures dites «Intelligentes». De nombreux programmes d’aides gouvernementales aux entreprises leur permettent de faire un audit de leur transformation numérique et la mise à niveau, le cas échéant. Toutefois, il y a un bémol. En effet, sans une réglementation ou des mesures encadrant les projets d’infrastructure (environnement – mobilité – santé – impacts sur les citoyens) on peut se questionner sur les impacts des programmes 4.0 sur notre propre territoire. Si on ne peut bénéficier ici même des concepts appliqués et des produits issus de ces développements et qu’en plus, on ne crée pas un marché de proximité sur notre propre territoire, où va-t-on?
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